Ainsi, une des premières unités de soins palliatifs, en 1987, accueille un malade atteint de sida qui demande l’euthanasie. G. Le Bouedec y ajoute le domaine spirituel. 23  M. Castra, Bien mourir : sociologie des soins palliatifs, Paris, PUF, 2003. En anglais, on trouve, avec coaching, end-of-life care, terminal care, death-and-dying, thanalology, comfort care, nursing care, palliative care, hospice care. La vulnérabilité et la fragilité des sujets en cause dans la relation d’accompagnement obligent cependant à une éthique qu’il faudra qualifier. S. Pandelé propose une éthique de la vigilance. 10La perte des régulateurs sociaux traditionnels a fragilisé l’individu. 31Le dernier défi en date évoqué par R. Sebag-Lanoë en 2003 est éthique. Le sujet âgé sait où il va ; il l’affirme d’ailleurs souvent avec conviction en demandant : « laissez-moi mourir ». Puis nous verrons comment, en France, il est associé au soin palliatif. Sa visée est de permettre au processus naturel de la fin de la vie de se dérouler dans les meilleures conditions24. 22En conséquence, retenons, premièrement, la différenciation entre le traitement et le soin, ce qui se traduit dans la langue anglaise par l’opposition entre cure (guérir) et care (soigner), le décalage entre le traitement contre la maladie et le remède contre l’inconfort. Les personnels de l’établissement sont au service des résidents qui ont besoin d’un accompagnement presque permanent. 17G. Le but de l’accompagnement consiste dans l’obtention de meilleures performances ou dans le fait d’être aidé dans ses déficits ou difficultés. 37Cependant le statut reste incertain : être un passeur dans un passage de vie à trépas, un interprète en se faisant l’avocat ou le porte-parole du patient, un pourvoyeur en apportant une antalgie. Accompagner une personne âgée touchée par la dépression 09/04/2019 Accompagner une personne âgée, en pratique. Mais que signifie cette pratique d’accompagnement quand elle est confiée à un professionnel ? L’appel à la responsabilité de chacun, au sens de la philosophie de Levinas, et la sollicitude de P. Ricœur sont estimés inadaptés à une éthique de l’accompagnement. Dans la société postmoderne, les finalités de l’accompagnement se déclinent sur trois modes : le conseil, le suivi et la guidance. Il s’agit alors d’accompagner une crise, un passage, à moins que ce ne soit l’agonie. 11  J.-P. Boutinet, « Vulnérabilité adulte et accompagnement de projet, un espace paradoxal à aménager », dans J.-P. Boutinet (dir. Le décalage entre l’idéal relationnel et la réalité des pratiques de terrain est source de tension intense pour les soignants qui ne peuvent réaliser le grand écart. La revalorisation de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile est l’une des mesures phares qui démontre la volonté gouvernementale de répondre à l’une des principales réoccupations des personnes âgées : celle de vieillir chez elles, dans de bonnes conditions et avec un accompagnement adapté à leurs … 12  Voir É. Maillaud, Le long mourir, cd audio piste 13-18, éditions M-Éditer, 2006. E. Morin montre que c’est une manière d’envisager la vie et affirme que la « réforme de la mort ne peut être que la réforme de la vie25 ». Quelle attitude est ainsi demandée à chacun ? Cette dernière perspective est corroborée sous les formes verbales de conseiller, aider, assister, entraîner. cité. Il va alors entrer en confrontation avec le lobby du « droit de mourir dans la dignité » qui revendique la maîtrise de la mort comme celle de la vie. Cette quête ne relève ni du religieux ni du psychologique, mais de « la recherche de sagesse, la quête du sens de la vie ou de repères pour le chemin de l’existence, notamment pour les grandes étapes20 ». au cours de la dernière année de vie, le coût des soins est d’autant plus faible que les personnes sont âgées ; les personnes âgées financent une part importante de leurs besoins d’aides et de soins, à domicile et en EHPAD, ce qui pose de véritables questions en termes de justice sociale et d’équité. Il est de moins en moins conscient de son état et il n'arrive plus à s'alimenter, même l'hydratation devient complexe. 23Traditionnellement, le mourant passait de vie à trépas en présence de ses proches ; il recevait, dans la société chrétienne, la visite d’un prêtre qui assurait le rite du passage. Question 5 - Comment Organiser en Pratique La Démarche d'accompagnement ? Personnes âgées à domicile, Personnes âgées en maison de retraite, aides pour personnes âgées, allocation personnalisée d’autonomie, APA, liste des maisons de retraite, liste des EHPAD, liste des résidences autonomie, liste des logements-foyers, simulateur de … En tant qu’homme ou femme. sante.gouv.fr>. Accompagner psychologiquement une personne âgée, c’est transformer sa vision négative en un mieux-être psychologique. 20M.-F. Collière développe le fondement à la fois maternant et religieux de la profession22. Les religieuses ont pour but de sauver les hommes d’une mort païenne. Est-ce une attribution des professionnels de santé ou de tout un chacun dans la société ? Nicole Croyère est doctorante en éducation à l’université de Sherbrooke. Il aide à surmonter les conséquences physiques et psychiques des maladies et à aller au-delà des problèmes. 10, n° 2 | 2008, mis en ligne le 07 janvier 2015, consulté le 20 mai 2021. cité. Communiquer, ne pas avoir peur de se confier et de partager des discussions fortes.La personne malade, tout comme vous, est en vie et a besoin de se sentir impliquée dans votre vie et vos projets. Accompagner est « une autre façon d’être » : se centrer sur l’intérêt du malade et le considérer comme un être humain. Pour ne pas être dans l’im-posture, le professionnel doit être conscient de la position qu’il occupe, s’assurer de son implication psychologique et éthique. Ce contexte tient tant de l’obligation morale d’un humain à l’égard d’un autre humain, que de la vulnérabilité de l’accompagné et de la question existentielle posée par la vieillesse et la mort dans le contexte de la société postmoderne. La suppléance dans les actes de la vie quotidienne aux patients déficients est leur mission générale. Il est important de repérer ces messages non verbaux. Il fait l’objet de formation continue et est inscrit dans les recommandations des sociétés de soins palliatifs. Il ne s’agit plus de faire, forcément, à tout prix, mais être… Être là. 9Pour J. Ardoino l’accompagnement est un paradigme structurant et éclairant les intentionnalités et les pratiques concernant tous ceux qui sont impliqués dans une relation au monde et à autrui. 27  R. W. Higgins, « L’invention du mourant, violence de la mort pacifiée », Esprit, janvier 2003, p. 142. « Il ne s’agit plus de fuir, mais de s’asseoir. ), op. Nous en proposons ici l’étude dans le contexte de la fin de vie et tenterons de montrer que ses caractéristiques obligent à le considérer sous l’angle de l’éthique. ». permis de porter ma réflexion sur l’accompagnement de la personne âgée dépendante en fin de vie, au travers de leurs questionnements, de leurs remarques, et parfois de leur lassitude mais aussi de leur motivation. Ainsi l’accompagnement est une pratique qui, exercée dans le cadre d’un métier, doit être autorisée et est marquée par l’institution d’appartenance. L’omniprésence de l’accompagnement dans des moments difficiles introduit de l’obscurité, du paradoxe, de l’irrationnel dans des pratiques qui s’inscrivaient, dans les sociétés traditionnelles, au sein de rituels de passage. Ils peuvent être dispensés dans un centre médico-social, à domicile, à l’hôpital ou dans les établissements hospitaliers pour personnes âgées et dépendantes avec des médecins, des psychologues, des paramédicaux, des aidants professionnels ou des aidants familiaux. R. Sebag-Lanoë se veut le messager d’une sensibilité et une tendresse revalorisante pour la mort et la vieillesse. ... Vous devez vous communiquer sans avoir peur de vous confier et de partager des discussions fortes durant l’accompagnement fin de vie personne agée. Le passage correspond à une crise, une rupture à laquelle sont attachés des rites, des symboles. Est-ce plutôt une obligation morale au sens de Levinas, une éthique du care ou de la sollicitude, une application de principes bioéthiques ou une étude au cas par cas, à moins qu’il ne s’agisse d’une éthique clinique généralisée à partir de situations concrètes ? Chez les sujets âgés, l’essentiel est de leur faire comprendre qu’ils restent indispensables. la valorisation de l’expression des personnes accompagnées. Comment et pourquoi les accompagner psychologiquement ? Cette conception du soin signifie qu’il n’appartient pas uniquement à l’infirmière ; il est de l’ordre du savoir de la vie. L’ancrage de la parole est la marque d’un lieu de vie et le lieu du développement de celui qui y vit son cheminement. ACCOMPAGNER LA PERSONNE ÂGÉE EN FIN DE VIE MODULE II Objectifs • Acquérir des connaissances spécifiques sur la mise en place du projet d’accompagnement et de soins palliatifs au sein de l’établissement. Formation accompagnement à la fin de vie : Offrir un accompagnement et des soins adaptés . 12Le paradoxe de l’articulation des deux concepts tient à la fragilité évoquée par l’accompagnement et l’autonomie supposée dans le projet. Leur éthique est de considérer la personne malade jusqu’au bout comme un sujet vivant28. À ce moment, la mort pose explicitement la question de la fin de vie et celle du sens de l’existence. En français, l’accompagnement évoque d’abord l’idée de complément, de ce qui s’ajoute, de ce qui est accessoire. Il demeure des associations parfois pertinentes entre le soin palliatif et l’accompagnement, des chevauchements variables en lien avec l’historique. cité. Elle développe le concept de douleur globale qui implique une prise en charge de la douleur physique avec antalgiques puissants, mais aussi un soutien spirituel par des ministres du culte. Le retour aux sources de l’accompagnement avec G. Le Bouedec fait considérer l’accompagnement essentiellement dans son essence spirituelle et montre l’insensé d’en faire une profession3. L’insuffisance de moyens alloués aux soins est liée à la non-reconnaissance de la nature des soins d’accompagnement de la vie. 3Dans une première partie, nous situerons l’accompagnement dans le champ des pratiques sociales pour en définir les caractéristiques. 25  E. Morin, L’homme et la mort, Paris, Seuil, « Essais », 1970. 2  J. Ardoino, « De l’accompagnement en tant que paradigme », Pratiques de formation / Analyses, no 40, 2000, p. 5-19. Nous retrouverons la supériorité de la technique sur les soins de la vie avec R. Sebag-Lanoë. Il doit affronter les défis liés au caractère virtuel de la société, à des temporalités qui rendent éprouvantes les transitions et multiples les décisions. Malherbe dresse un tableau des problématiques de l’« éthique en fin de vie » sous plusieurs thématiques : l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie sont deux pratiques excessives entre précipitation ou hésitation qui font violence l’une et l’autre ; les limites de l’objectivité médicale et l’obligation du regard sur le vécu du sujet ; l’inaudible parole du sujet en crise qui demande un travail de « dentelle clinique » et un dialogue ouvert ; le sinueux chemin de la vérité qui doit se mettre à l’écoute de la demande du patient ; assumer l’humaine condition selon les trois concepts philosophiques de l’humanité : la solitude, l’incertitude, la finitude ; un corps déshabité reste un humain malgré ses difficultés de communication et de conscience. Un accompagnement psychologique doit inclure le psychisme du sujet, ses comportements ainsi que son mental. 1Depuis les années 1980, l’accompagnement est devenu une pratique sociale fréquente. Ils reposent sur un modèle d’écoute centré sur la personne dans sa globalité. La plupart du temps, c’est l’entourage qui constate les problèmes des personnes âgées à travers leur isolement, leur changement de comportement, leur agressivité ou leur perte d’appétit. S’il y a rétribution financière, il n’est pas accompagnement. Celle-ci transpire dans les recommandations et pratiques médicales auprès des personnes âgées confortées par l’idéologie du « mourir accompagné21 ». Les équipes d’accompagnement des personnes malades et en fin de vie des Petits Frères des Pauvres sont présentes notamment à Nantes (44), Paris (75) et Ile-de-France, Flers (61), Cambrai (59), Lyon (69), Aix/Marseille (13) et Toulouse (31), au sein de différents lieux : 30Les deux écueils à éviter dans le soin à la personne âgée sont l’acharnement thérapeutique et le défaitisme. Cette relation se veut une intelligence de la singularité, elle s’intéresse à des « cas ». M. Vovelle, La mort et l’Occident de 1300 à nos jours, Paris, Gallimard, 1983. Une deuxième signification relève de l’harmonisation (donner un accord, procéder à l’arrangement). 18  G. Le Bouedec, « Tous accompagnateurs ? Même si J. Ardoino l’énonce comme tel2, nous verrons que le paradigme est en émergence. Mais l’asymétrie de la relation existe bel et bien puisque l’un sait que sa mort est proche alors que l’autre se sait mortel, mais espère encore en l’incertitude du temps qui reste à vivre. Quelles sont les étapes inéluctables de la maladie de Parkinson ? Les personnes âgées souffrent souvent de problèmes de santé, ne serait-ce que ceux liés à la vieillesse. Le sujet est alors assimilé à sa vulnérabilité. URL : http://journals.openedition.org/ethiquepublique/1449 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ethiquepublique.1449. 35Nous sommes bien dans une philosophie de la réciprocité entre partenaires conçus comme identiques, reconnus comme autres31. 26Notons, dans ce parcours sociohistorique, tout d’abord, l’aspect religieux présent dès la naissance du mouvement des soins palliatifs relayant en quelque sorte l’accompagnement spirituel du mourant ; le soin palliatif devient une forme de ritualisation de la mort. 4 SYNTHÈSE: ACCOMPAGNER LA FIN DE VIE DES PERSONNES ÂGÉES EN EHPAD • En définissant dans le projet d’établissement des objectifs concernant l’accompagnement de fin de vie qui soient en cohérence avec les autres objectifs du projet d’établissement. La mise en tension a lieu alors entre une logique technique où la personne est l’objet de prescription et une logique de sollicitude où la personne est reconnue et considérée comme sujet. 33  S. Pandelé, La grande vulnérabilité : esquisse d’une éthique de l’accompagnement, Paris, Seli Arslan, 2007. L’accompagnement d’une personne âgée en fin de vie est bien souvent un sujet difficile à aborder. Sa compétence réside dans la capacité à écouter, à aider à trouver les ressources, à s’engager à être présent et à ne pas abandonner, à se rendre proche, à considérer l’autre comme un vivant et à accepter les questions sur le sens de la vie. Ils nous proposent de préciser la fonction et la posture professionnelle qu’il requiert. Enfin, l’accompagnement présente des paradoxes liés au contexte dans lequel il s’inscrit. L’accompagnement doit redonner un sens à leur vie en respectant leur choix, ce qui consiste à écouter attentivement et activement avec beaucoup de bienveillance. S’appuyant sur le terme suivant ou précédant le mot « accompagnement », Boutinet propose cinq postures qui reflètent ainsi la pratique : le projet « de » affirme l’autonomie de la personne accompagnée ; le projet « avec » est d’ordre contractuel (l’accompagnateur a une place structurante et les acteurs sont dans la recherche d’autonomie dans l’action) ; le projet « pour » considère que l’accompagné vit une période difficile (la logique de l’action est la guidance, voire la substitution ; c’est le cas des projets individualisés dans les établissements où vivent des personnes dépendantes ; l’écueil est alors la posture paternaliste) ; le projet « sur » soumet, voire impose, la « bonne solution » pour autrui (c’est une logique de persuasion) ; le projet « contre » est dans une logique de confrontation11. Il ne s’agit plus de parler, mais d’écouter. Le processus renvoie au cheminement commun, au « bout de route » fait ensemble, qui s’inscrit dans une histoire vécue et un suivi dans le temps. De plus, la parole est une des clés cruciales afin de renforcer le lien fort qui vous unit. L'accompagnement à la fin de vie, ou le fait d'accompagnement les mourants, est une démarche qui s'apprend.Posture, vocabulaire ou façon de communiquer sont autant de points à travailler pour assurer un accompagnement adapté à la personne en fin de vie. 21La notion de passage a bien, au sens anthropologique, le sens du franchissement d’une étape comprenant un événement déterminant qui fait que la vie ne sera plus comme avant. 10  Le guide de bonnes pratiques de soins en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, Direction générale de la santé, Direction générale de l’action sociale, Société française de gériatrie et de gérontologie, octobre 2007, . L’accompagnement de fin de vie est devenu une pratique usuelle, conseillée, en France, dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Celle-ci indique les valeurs auxquelles se référer et les principes éthiques à respecter. Cela comprend de qualifier une personne de sacrée, de reconnaître son éminente dignité, de lui reconnaître une dimension et une intimité. L’accompagnement comporte une dimension critique pour celui qui en a la responsabilité avec des composantes fondamentales : une capacité de jugement, d’évaluation, de remise en cause d’une réalité donnée, une prise de distance et une émancipation par rapport à cette réalité. Les EHPAD accueillent aussi les personnes âgées en fin de vie atteintes de maladies graves, invalidentes et de démence, telles qu’Alzheimer par exemple. La réponse de l’équipe sous la forme d’écoute, de proposition de soins raisonnables, supprime la demande initiale. 20  G. Le Bouedec, « Tous accompagnateurs ? 18Pour autant, récusant la proposition de Maela Paul, qui fait de l’accompagnateur un professionnel, Le Bouedec affirme qu’il ne s’agit pas d’un métier, mais d’un « art, c’est-à-dire non [ d’ ]une science ou [ d’ ]un ensemble de techniques et de méthodes ; c’est le fruit de l’expérience, d’une pratique vérifiée ». Le croisement de l’accompagnement et du projet est occupé par la question de la vulnérabilité, mais aussi par celle du temps. Ils consistent à maintenir le vieillard dans son environnement habituel, soulager la souffrance physique, apporter du confort en veillant aux détails, veiller à l’environnement, maintenir la communication et utiliser la technique à bon escient. Les paradoxes liés à la juxtaposition de l’accompagnement et de la fin de vie montrent la nécessité de recourir à une éthique de l’accompagnement de fin de vie. Du Crest, L. Pasquier et R. Stahl, L’accompagnement en éducation et en formation. 6L’étymologie nous dit que « accompagnement » se décompose en « ac- » (aller vers) « cum- » (avec) et « panis- » (pain). La fonction du soignant est de permettre de naître et de renaître à la vie, de vivre sa mort. La loi du 2 février 2016 prévoit que toute personne soit informée par les professionnels de santé de la possibilité d’être prise en charge à domicile, dès lors que son état le permet. Les différentes acceptions du mot recouvrent l’intention de conduire à destination la personne accompagnée. 11Arrêtons-nous sur le paradoxe du lien entre deux concepts : l’« accompagnement » et le « projet », qui sont associés dans le « projet d’accompagnement de fin de vie10 ». 24  Conférence de consensus, « L’accompagnement des personnes en fin de vie et de leurs proches », 14-15 janvier 2005, Paris, Agence nationale d’accréditation et d’évaluation des pratiques soignantes. Les gestes et les paroles de l’accompagnement sont possibles au cours de la pratique. 28M. Ainsi, des soins et des suivis psychologiques spécifiques sont nécessaires, voire obligatoires, pendant l’accompagnement. Face à la technicisation et l’oubli du sujet dans une médecine efficace et puissante, le concept d’accompagnement admet la mort comme une étape de la vie. 41L’accompagnement de fin de vie comme le soin palliatif reposent sur des fondamentaux éthiques, tels que l’autonomie, la bienveillance et la dignité. cité. S’il est décidé, en toute collégialité et sérénité, que l’heure est arrivée de l’accompagner vers une fin de vie, on introduira des soins d’accompagnement et de confort pour l’accompagner au mieux dans ses derniers instants. Parler de la « nébuleuse de l’accompagnement7 » fait naître l’image d’astres qui éclairent partiellement le concept d’accompagnement. 8L’approche de l’accompagnement par ses finalités ouvre aussi des pistes de réflexion. Dans ces structures, les religieuses ont pour préoccupation de procurer « une bonne mort », en l’occurrence permettre au mourant de « sauver son âme ». Dans l’Antiquité, la thérapeutique palliative, visant à soulager la souffrance physique, consistait en l’administration ou la prise d’opium. Il s’agit de « revitaliser, au sein de nos espaces postmodernes fortement individualisés, les liens sociaux14 ». 8  C. Heslon, « Être accompagné de la naissance à la mort : un destin post-moderne », dans J.-P. Boutinet (dir. J. Ardoino énumère les domaines où le terme est employé : la musique (la partie qui vient s’ajouter à la partie principale, la soutenir), l’éducation (la scolarité des enfants, la formation professionnelle des adultes), le sport (pour faire atteindre des performances), la clinique et la psychothérapeutique, les domaines juridiques et sociaux (soutenir les droits des incapables), la solidarité internationale. Ils confortent l’environnement psychologique et social de la personne malade et son entourage. Ou bien faut-il parler d’accompagnement du mourant, du patient atteint de maladie incurable ? La médicalisation des scènes de la vie a modifié les conditions de la fin de vie ; la durée de sa prise en charge, le lieu du décès abolissent le temps où la mort fait partie de la vie, où les rituels qui l’entourent la rendent visible à tous. Chaque personne qui aborde la fin de sa vie est une personne unique dans son destin, dans sa vie et dans sa mort. Personnes âgées à domicile, Personnes âgées en maison de retraite, aides pour personnes âgées, allocation personnalisée d’autonomie, APA, liste des maisons de retraite, liste des EHPAD, liste des résidences autonomie, liste des logements-foyers, simulateur de … Le concept spécifique à la pratique clinique des personnes âgées en fin de vie est dénommé « soins palliatifs gérontologiques ». Les séniors ne sont pas toujours en mesure d’exprimer une demande d’aide psychologique ou demeurent inconscients de ce besoin. Il est lié à la tension créée entre l’injonction d’être autonome et la fragilité du sujet accompagné dans la transition qu’il vit. Ils reposent sur une temporalité floue qui privilégie la qualité de vie et du temps au détriment de la quantité. La temporalité et la multiplicité des usages sont donc à prendre en compte. Pourquoi privatiser un Spa lorsqu’on est un senior ? J. P. Boutinet fait émerger les paradoxes liés à l’utilisation du concept dans une société postmoderne où l’individu est fragilisé et requis de faire des projets dans des situations de vulnérabilité. Puis la description sociohistorique de l’accompagnement et du soin palliatif nous montrera l’idéal humain qu’il recouvre. Le deuxième plan 2002-2005 pour le développement des soins palliatifs comprend trois axes dont les deux premiers sont de développer les soins d’accompagnement à domicile et de diffuser la culture de l’accompagnement dans l’ensemble des lieux de vie confrontés aux fins de vie. Il s’agit d’apporter un soutien dans les moments de douleur et de désorientation. Il lui est suggéré de se déterminer en recourant au projet. Mais le risque du compassionnel tient à l’obligation morale sous-tendue par l’argumentation. Des caractéristiques de la relation d’accompagnement comme l’intersubjectivité et la temporalité font se rapprocher de la clinique, au sens littéral, ce que le soignant apprend au chevet du malade. Au Moyen Âge, les soins aux indigents et incurables se passaient dans les hospices. M.-F. Collière analyse les soins autour des passages de la vie comme des rituels permettant à la crise de bien se passer. En effet, chacun veut trouver la solution qui sera la plus adaptée pour que le senior à accompagner puisse bénéficier d’un cadre de vie le plus agréable et sécurisé possible afin de … 31  P. Ricœur, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, « Point Essais », 1997. 1  J.-P. Boutinet (dir. Non », dans J.-P. Boutinet (dir. Pourquoi est-ce si important d’accompagner les séniors en fin de vie ? 16  M. Paul, « L’accompagnement : une nébuleuse », art. Il est certain, en toute hypothèse, qu’il existe un lien entre la manière d’accompagner la fin de vie et la considération de la mort dans une société. Formation l'accompagnement de fin de vie et les soins palliatifs auprès de la personne âgée L'état de santé de M. Dupont s'est fortement dégradé ces dernières semaines. Ainsi, le professionnel qui a une fonction d’accompagnement est autorisé par son appartenance institutionnelle à s’y engager. Différentes situations peuvent enclencher un processus décisionnel de soins de confort chez une personne âgée en fin de vie : il existe une indication médicale à stopper les soins curatifs avec une balance bénéfice-risque défavorable pour le patient ; la souffrance du patient est trop importante autant sur le plan … La double finalité de favoriser une relation intersubjective entre deux individus inégaux dont l’un est supposé plus fragile et de dynamiser des liens sociaux en phase d’appauvrissement relève encore du paradoxe. Le Bouedec fait remarquer que les pratiques d’accompagnement des mourants, des jeunes en insertion, des handicapés, des créateurs d’entreprise, des récits de vie, consistent à remettre au goût du jour des pratiques anciennes18. Cela demande de s’engager et d’accepter de se laisser accompagner soi-même. Cela dit, et compte tenu du sens que le mot a chez Kuhn6, nous croyons que, au plus, l’accompagnement est un paradigme en émergence. Les facteurs de fragilité sont à la fois liés aux maladies de la vieillesse et à leur âge. Ces personnes au-delà de la soixantaine portant des maladies invalidantes ou incurables sont devenues naturellement fragiles sur le plan physique, psychologique et psychique. L’emploi de « pour », « en », l’absence d’article défini, stigmatise une transition, le trépas, la mort, ou l’au-delà de la mort. 25Le rapport Delbecque, en 1994, souligne les principales composantes de la philosophie de l’accompagnement : respect de la vie privée, prise en compte du malade et de sa famille comme un ensemble qui a besoin d’aide pour s’adapter à une situation angoissante et déstabilisante et pour parler et participer activement aux soins. Une fonction ? Certains ont même érigé le concept en un paradigme. Le spirituel chemine avec l’incertitude et l’obscurité. Formation psychologue en soins palliatifs, Pratique réflexive dans les soins palliatifs. La fin de vie est un temps singulier dans la vie de toute personne et mérite une attention soutenue de la part des professionnels. Toutes les pratiques de soin visent à retrouver une harmonie, à maintenir les capacités à vivre.

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