Je sais ce que je veux dire après que je me suis exprimé ; et ce paradoxe est plus vrai encore dans l’intention plastique que dans celle qui relève du dire. 21On se tromperait beaucoup, de croire que pareil changement du tout au tout est superposable à la prétendue substitution de l’abstraction à la figuration, qui n’est qu’un épisode de surface de l’art : celui-ci est toujours une figuration (une mise en Figures), ce qui ne le condamne pas à représenter-dénoter servilement les aspects d’un univers perceptif peu ou prou consensuel17. Si l’Idée de Milton, dans Paradise lost, n’est pas accessible à la détermination, ce n’est pas parce qu’elle serait vague ou de faible densité, mais tout au contraire parce que, saturée, il lui faut se répandre dans ce que Kant appelle « une foule de sensations et de représentations secondaires, pour lesquelles il ne se trouve point d’expression4 ». Il a dirigé plusieurs ouvrages collectifs aux Presses Universitaires de Provence, dont Le Geste entre émergence et apparence (2014). Ce dernier mot, d’ailleurs, symboliserait assez bien l’univers technologique contemporain, strié de machines à voir et à enregistrer, à calculer et à stocker, à communiquer en temps réel. Or, le factographique et la montée en puissance (puis en réseau) des appareils sont les rails qui feront passer l’art moderne à la postmodernité. Les graveurs peuvent utiliser des mots comme gravure sur bois, linogravure, gravure, gravure et lithographie pour décrire leur support. L’artiste accepte que son intention soit relayée, glosée, rectifiée même, parce que, confiée à l’œuvre qui la gère, son auteur s’en voit d’une certaine façon exproprié. – Wir sind gewöhnt, bei allem Vollkommenen die Frage nach dem Werden zu unterlassen : sondern uns des Gegenwärtigen zu freuen, wie als ob es auf einen Zauberschlag aus dem Boden aufgestiegen sei […] Der Künstler weiss, dass sein Werk nur voll wirkt, wenn es den Glauben an eine Improvisation, an eine wundergleiche Plötzlichkeit der Entstehung erregt usw. 2La notion de médium est aujourd’hui à la fois confirmée et bousculée. Goethe, dans une sentence tardive (1827), écrit que « l’art est un médiateur de l’indicible – eine Vermittlerin des Unausprechlichen6 ». S'appuyant sur le type d'art, le médium peut également être utilisé pour décrire un matériau artistique particulier. Un autre homme de génie ». "Un médium est aussi un individu qui prétend avoir la capacité de communiquer avec les morts. », Appareil [En ligne], 17 | 2016, mis en ligne le 11 juillet 2016, consulté le 20 mai 2021. « Léonard est peintre : je dis qu’il a la peinture pour philosophie. plastique qui constitue le . On aura beau dire que, justement, l’imagination est, comme l’illustrera Gaston Bachelard, tournée vers la matière, tandis que l’entendement est formel, la matérialité de l’imagination n’est en aucune façon la même chose que la hylè, cette attente nue et neutre du morphisme. En situant les principales influences technologiques et artistiques, cette chronologie abrégée arts du corps, il est envisagé comme une. L’appareil fonctionne en fonction de l’intention du photographe ; mais cette intention fonctionne elle-même en fonction du programme de l’appareil », p. 37. 23 J’ai développé plus particulièrement ces points de vue dans « L’intention plastique », La Part de l’Œil, no 29 (Le dessin dans un champ élargi), Bruxelles, 2015. « Bibliothèque de la Pléiade », 1957, p. 1157. cit., p. 1243. La rédemption de la réalité matérielle, Paris, Flammarion, 2010, Luhmann Niklas, La réalité des médias de masse [1996], traduit de l’allemand par Flavien Le Bouter, Diaphanes, 2012, Malraux André, Le Musée imaginaire, Paris, Gallimard, 1965, Nietzsche Friedrich, Humain trop humain, t. 1, Paris, Gallimard, 1988, Passeron René, La naissance d’Icare (Éléments de poïétique générale), éditions ae2cg, Presses universitaires de Valenciennes, 1996, Valéry Paul, « Première Leçon du Cours de Poétique » (au Collège de France), dans Variété, dans Œuvres, vol. Gardez à l'esprit que l'art est subjectif et que vous ne profiterez pas de tout. 27 Cette opposition entre la « première technique », dont la devise sacrificielle est « une fois pour toutes », et la « seconde technique », dont l’esprit est au contraire de multiplier les tests et de varier l’expérience, se trouve dans la version française de L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée, § VI. 16Il est temps de récapituler les traits significatifs du médium appréhendé en tant que puissance particulière inhérente à un mode d’expression. En vérité, force est d’admettre qu’il accompagne la « génération » de l’œuvre du commencement à la fin et qu’il est dû à l’action conjointe de l’ensemble des facteurs et paramètres, internes comme externes, sensibles autant qu’intellectuels. Par exemple, la peinture est un médium, la gravure est un médium et la sculpture est un médium. arts appliqués, l'aspect multimédia des créations (son, image) et les cultures dites "électroniques" qui rapprochent consommation, usages et identités culturels propres constituent un terrain de jeu fertile. On remarquera l’alliance de la hardiesse de l’auteur, explorateur des possibles, avec ce que je ne craindrais pas d’appeler, poursuivant ma pensée, l’obligation qui s’élève de l’intérieur du médium et justifie la vocation de l’artiste, retrouvant ainsi solidaires les deux sens de Beruf analysés par Max Weber. p. 140. 4 Immanuel Kant, Critique de la raison pure, § 49, traduction A. Philonenko, Paris, Vrin, 1965, p. 145. d’un langage artistique. Cette démystification ne se contente pas de dissiper l’illusion, voire l’imposture ; elle promeut une autre idée de l’art, dans laquelle la « profession de foi » est remplacée par une éthique professionnelle. Celui-ci ne désigne pas seulement le matériel (les matériaux, les outils, l’atelier), mais également le métier et la culture où il s’enracine : en somme c’est l’appareillage mental qui conditionne la mise en œuvre. Je retiens cette proposition clef de Benjamin (soulignée par lui dans le texte) : « Ein Autor, der die Schriftsteller nichts lehrt, lehrt niemanden – un auteur qui n’apprend rien aux écrivains n’apprend rien non plus à personne20 ». Celui qui se dérobe en effet à la commission, qui lui est explicitement adressée par l’époque, de poursuivre l’exploration du médium jusqu’à révéler ses constituants essentiels exclusifs (ce qui aura été fait n’étant plus à faire), celui-là se met hors de l’art vivant et de son histoire. – Wir sind gewöhnt, bei allem Vollkommenen die Frage nach dem Werden zu unterlassen : sondern uns des Gegenwärtigen zu freuen, wie als ob es auf einen Zauberschlag aus dem Boden aufgestiegen sei […] Der Künstler weiss, dass sein Werk nur voll wirkt, wenn es den Glauben an eine Improvisation, an eine wundergleiche Plötzlichkeit der Entstehung erregt usw. Le mot médium peut également être utilisé dans d'autres contextes du monde de l'art. Selon le médium artistique utilisé et sous la conduite [...] de l'artiste encadrant, les élèves ont produit une BD, une improvisation théâtrale, un film d'animation, un … Que révèle-t-elle ? Bien que ces exemples soient des formes courantes de médias, de nombreux artistes choisissent de travailler avec ou d'incorporer des matériaux moins traditionnels dans leur travail. The Redemption of Physical Reality New York, 1960, traduction par Daniel Blanchard et Claude Orsoni : Théorie du film. 24 Vilém Flusser, Pour une philosophie de la photographie, Circé, Belval, 1996. 1 Paul Valéry, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, dans Œuvres, Paris, Gallimard, coll. Voici le texte : En vérité, l’imagination du bon artiste, ou penseur, ne cesse pas de produire du bon, du médiocre et du mauvais, mais son jugement, extrêmement aiguisé et exercé, rejette, choisit, combine ; on voit ainsi aujourd’hui, par les Carnets de Beethoven, qu’il a composé ses plus magnifiques mélodies petit à petit, les tirant pour ainsi dire d’esquisses multiples10. Le pluriel pour moyen dans ce sens est médias. Qu’est-ce à dire ? Mais cela brouille aussi les cartes dans un paysage où l'innovation prend le pas sur tout le Tant qu’on ne rompt pas avec le vieil hylémorphisme – qui détermine l’Idée (ou Forme) à proportion qu’il indétermine une matière passive et amorphe –, on manque deux traits essentiels du médium : sa particularité idiotique et sa véritable dimension « matérielle » synonyme de complexité dans l’immanence d’un procès transformateur. 12Toutefois, avant de s’ériger en idéologie ou en mythe (Rosalind Krauss), l’art moderne se caractérise par une critique serrée de ce qu’il regarde comme le « mensonge romantique » (René Girard) par excellence : la divinisation de l’inspiration. – toutes choses hétérogènes. La mission du poète dont s’autorisaient les romantiques devient l’obligation de l’artiste envers son médium. L’œuvre, donc, est milieu. La question ultime que pose un « art technologique » n’est-elle pas, dès lors, la suivante : un médium qui diminue les interventions directes, physiques (qu’elles viennent du matériau, des outils, des sens, du vécu spatio-temporel) sur l’œuvre en cours, qui remplace leurs impacts par des enchaînements programmatiques dématérialisés, ne paye-t-il pas son efficacité processuelle d’un renoncement à la vertu artistique du médium : de savoir garder entier l’énigme de l’acte créateur ? Essentiellement, chaque catégorie d'œuvres d'art est son propre support. Vous trouverez des artistes qui incorporent même le corps humain ou des choses qui en dérivent comme médium. Il est très courant de voir les descriptions du type de peinture utilisé ainsi que le support sur lequel il a été peint. Goodman Nelson, Langages de l’art. Les artistes actuels échappent d’autant moins au multimédia, à la transmédialité ou à l’intermédialité, que les y incitent, depuis l’invention de la photographie, les appareils, eux-mêmes aujourd’hui déterminés par les technologies de l’information et de la communication et, au-delà, par l’omniprésence des réseaux dans la réalité aussi bien que dans les têtes. Son caractère insaisissable est basé sur le médium éphémère et totalement immatériel qu’il utilise. G : appuyer assez pour laisser une trace.... remarque : quelquefois, le medium et l'outil se confondent (on parle alors d'outil-medium) exemple : un crayon de couleur, un fusain, un feutre... voilà Depuis lors, il semble même qu’une touche, plus ou moins décelable, de dandysme imprègne le monde de l’art, scellant la connivence des « producteurs » et des « consommateurs », pour parler le langage de Valéry7. 26L’écrivain qui extériorise sa pensée par l’intermédiaire de l’écriture, le peintre qui voit peu à peu surgir sur la toile la vision que traduisent et malaxent les avatars de la cuisine picturale, s’en remettent forcément, comme aussi le sculpteur, à un équipement (Apparatur dans la terminologie de Walter Benjamin). La traduction française est celle de R. Rovini, Humain trop humain, Paris, Gallimard, 1988, p. 119. 21 Victor Burgin, The End of Art Theory (Criticism and Postmodernity), Macmillan, Londres, 1986. Celui-ci est véritablement identifié comme tel à partir du moment où l’envoûtement de la Nature et du Génie, ces deux espèces de la Spontanéité productrice, s’affaiblissant, ce qui vient au premier plan pour l’artiste et le critique (et pour l’artiste critique), c’est la conscience que la définition, d’inspiration hégélienne, de l’art comme traduction sensible (Versinnlichung) de l’Idée est abstraite et stérile et qu’il importe donc de substituer à ce nouvel avatar du dualisme platonicien une conception de l’art comme langage spécifique, ou plutôt idiotique. 31Le dilemme est, pour finir, le suivant : quelle propriété du médium choisir (au détriment de l’autre), la médiatisation ou le secret ? Est-il le fait de l’agent ou de la matière transformée ? Ce qu’on appelle l’hylémorphisme, c’est, pour le dire le plus simplement du monde, l’imposition d’une forme à une matière avec une distribution asymétrique des qualités : la vertu (la virilité) de la forme (morphè) fait d’elle le principe actif, tandis que la matière, hylè, a comme principale qualité sa passivité ou malléabilité : elle se prête à n’importe quelle forme qui voudra bien poser sur elle son sceau et sa marque. 1 Voir par exemple : Francis Balle, Les médias, Paris, PUF, 2014. Exemples : - La sculpture est le médium favori de Karen. Telle serait la nature de la « caméra-réalité », qu’« elle se porte spontanément vers la réalité sans artifice26 ». 9 Friedrich Nietzsche, Menschliches, Allzumenschliches I, § 145. LES VARIABLES EN ARTS PLASTIQUES SUPPORT MÉDIUM OUTIL GESTE MOUVEMENT DU CORPS AU COURS DE L’ACTE CRÉATEUR On peut varier : La posture corporelle Les parties du corps impliquées L'ampleur du mouvement La structure du mouvement L'intention CE QUI EST DESTINÉ À RECEVOIR LES TRACES On peut varier : Son format Sa nature Son orientation Sa texture Et quand même elle veut croire en cette nécessité que Kandinsky dira « intérieure », elle n’ignore pas combien de hasards, d’accidents et d’imprévus, croisés sur la route, ont été enrôlés aux fins d’un recyclage transfigurateur. Il n’y a plus qu’à espérer que les professionnels les plus consciencieux montrent l’exemple en l’appliquant au quotidien dans leurs activités. Cela signifie d’abord, à mon sens, que la relation pertinente qui constitue l’expérience du médium n’est pas la relation forme/matière. La dimension artistique des activités physiques artistiques en EPS . En première approche, le médium artistique nous persuade que l’œuvre a dû prendre corps. L’originalité moderniste est l’héritière dissidente de la génialité : autant celle-ci valorise la nature, autant celle-là souligne la valeur et l’importance de l’artifice, des conventions, des codes, faisant ressortir moins l’expression que l’énonciation (propositionnelle) de l’œuvre. Il n'y a pas de limites et plus vous en apprendrez sur le monde de l'art, plus vous découvrirez de bizarreries. Le médiateur artistique met en place des ateliers de création artistique dans des milieux ou des contextes « difficiles » dans le but de faciliter, par le biais de la création, l’articulation, les échanges et les liens au sein d’un groupe, d’une population, d’une famille ou d’une organisation. Peu importe le nom que le fabricant leur donne, la présence de l’alkyde leur fournira des caractéristiques semblables. 10Telle est la conception de ce qu’on peut appeler avec Baudelaire l’art romantique, celui qui s’indexe sur le génie à travers sa vocation médiumnique ou démonique. Où et à quel moment ce dépassement a-t-il lieu ? All Rights Reserved.Education Resource. Tous ces médiums pour peinture à l’huile diluables à l’essence sont similaires car ils se composent de résine alkyde. Goethe Johann Wolfgang von, Maximen und Reflexionen, Werke (œuvres) en 4 tomes, t. 1, Berlin-Darmstadt, Der Tempel-Verlag, 1962. La démarche de l’artiste est pleine de surprises, elle s’apparente à une aventure et le sens du mot « idée » diffère grandement d’un emploi à l’autre : le disegno du plasticien classique, de même que l’Idée esthétique chez Kant ont une puissance d’engendrement qui est en raison inverse de leur déterminabilité. cit., p. 123. Symétriquement, cette caractéristique porte éloge de ce que j’appelle la puissance du médium et tout se passe comme si l’artiste s’était « mis au pouvoir de l’œuvre, pour en libérer la puissance imprévisible13 », ce qui s’accomplit dans le jeu de l’exposition – au/en public, et simultanément à tous les dangers inhérents à la visibilité. La peinture est un parfait exemple de la façon dont cela se distingue. Das Schöne ist eine Manifestation geheimer Naturgesetze, die uns ohne dessen Erscheinung ewig wären verborgen geblieben, Das Vollkommene soll nicht geworden sein. Observations : Évitez la multiplication des termes en dressant une liste d'autorité à laquelle vous ajouterez des mots clés au besoin. C’est moi qui souligne. La création, critique plus qu’enthousiaste, est attentive à ses conditions et à ses conventions ; elle prend conscience de sa syntaxe, des règles et des exceptions, bref du code qui préside à ses énoncés formels sans parler de la mode, devenue un paramètre de la réception esthétique. En forçant, il est vrai, un peu le trait : l’intention, réalisant vite sa chimère d’a priori, fait alliance de raison avec l’a posteriori. « Glaube an Inspiration – […] In Wahrheit produziert die Phantasie des guten Künstlers oder Denkers fortwährend, Gutes, Mittelmässiges und Schlechtes, aber seine Urteilskraft, höchst geschärft und geübt, verwirft, wählt aus, knüpft zusammen ; wie man jetzt aus den Notizbüchern Beethovens ersieht, dass er die herrlichsten Melodien allmählich zusammengetragen und aus vielfachen Ansätzen gewissermassen ausgelesen hat ». 6 Johann Wolfgang von Goethe, Maximen und Reflexionen, Werke (œuvres) en 4 tomes, Berlin-Darmstadt, Der Tempel-Verlag, 1962, t. 1, p. 1202. Le corollaire, c’est qu’il n’y a pas, en arts, de thème universel, indifférent au médium et qui pourrait recevoir des « illustrations » ou des transcriptions multiples. Même si vous pensez que l'art est inhabituel, vous pouvez souvent éviter de nombreux faux pas en les gardant pour vous dans certaines situations. Par exemple, l’art médiatique peut être basé sur un logiciel et accessible uniquement sur des écrans d’ordinateur ; la présence matérielle ne définit pas le statut ontologique d’une œuvre d’art médiatique. 24C’est un tel sentiment de dette que la théorie dite formaliste de Clement Greenberg – mise au service de la promotion exclusive (conquérante) de l’art américain représenté dans les années quarante du siècle précédent par l’expressionnisme abstrait (dont Jackson Pollock est la figure emblématique) – transforme en doctrine assertorique. Dans le même temps, les artistes peuvent utiliser un médium pour manipuler la peinture. exemple 2 : peindre sur tissu avec les doigts. 5Autant on peut admettre que la fabrication d’un objet utile à la vie se coule sans trop de difficultés dans le schéma aristotélicien, autant ce dernier ne marche plus dès qu’il s’agit d’une création d’œuvre. Définir une démarche artistique, c’est expliquer par écrit son processus de création, son cheminement, ses intentions, ses objectifs de création. Walter Benjamin avait déjà repéré ces deux caractéristiques en observant, d’une part que l’appareil photo ne va pas sans un temps de latence, un hiatus entre l’image et son enregistrement, d’autre part que le regard humain se trouve débordé et subverti par ce que « voit » la caméra. Il est devenu clair, en effet, qu’avec ce que Benjamin appelle « la seconde technique », dont la devise est « une fois n’est rien27 », la reproductibilité technique n’est pas une propriété adjacente de la production, mais qu’elle en régit intégralement le processus. 13Mais voici maintenant la formulation qui, touchant la présente problématique, énonce vraiment l’essentiel. Nelson Goodman, dans son langage, ne dit guère autre chose : « La densité, la saturation et l’exemplificationalité sont alors des marques distinctives de l’esthétique ; une structure articulée, l’atténuation et la dénotationalité des marques distinctives du non-esthétique5 ». Or le nom et son épithète sont contradictoires, s’il est vrai que le génie est essentiellement nature. Dans quelque sphère que ce soit, toute intention est plastique, originairement déformable23. - Ce peintre emploie judicieusement les différents médiums que sont l'huile, l'acrylique et l'aquarelle. Elle est artistiquement stérile. Céline Guillemin – CPD Arts Plastiques – DSDEN 52 Le Geste 8Qu’est-ce à dire ? En musique, le mot renvoie à la partie médiane des voix et instruments entre le grave et l’aigu, tandis que les peintres appelaient ainsi le liant (huiles siccatives employées seules ou mélangées avec certaines résines). Bien que vous puissiez être tenté de pointer du doigt, de cracher et de rire lorsque vous les rencontrez, il est souvent préférable de mesurer l'humeur de l'entreprise dans laquelle vous vous trouvez. Le titre du § 171 d’Humain, trop Humain est : « La nécessité dans l’œuvre d’art » (Das Notwendige am Kunstwerk). Appareil est mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. Le mot médium est également utilisé pour désigner la substance qui lie un pigment pour créer une peinture. 22 Dès la Kleine Geschichte der Photographie (Petite histoire de la photographie), Benjamin prend le parti du devenir contre le devenu : la photographie n’a pas à singer les médiums plus anciens (la peinture, la sculpture). Le médium artistique: Comme pour l’écriture, cette capacité médiumnique s’exprime dans le fait que des morceaux de musique ou des peintures sont reçus et mis sur papier. Pour l’appliquer à un exemple concret, ... Une réponse sur “Voyant versus Médium : une explication artistique de la voyance. 14 Paul Valéry, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, op. 3, Viertes Hauptstück – Aus der Seele der Künstler und Schrifsteller, p. 135. Elle détecte bien la sorte d’impératif qui s’y loge, mais le formalisme historiciste qui la caractérise la rend aveugle à deux dimensions autres, mais non moins importantes : il s’agit d’une part des autres modernités (russe, allemande notamment) sous le signe de la factographie, dont le « matérialisme » impur se situe à l’opposé du formalisme21 ; d’autre part des appareils qui, non seulement, commandent les nouveaux médiums, mais encore – comme l’avait compris Walter Benjamin – modifient sensiblement l’approche de toute22 création artistique comme de sa réception, de quelque discipline qu’elle relève. C'est ainsi que les artistes décrivent les matériaux spécifiques avec lesquels ils travaillent pour créer une œuvre d'art. Ce n’est pas la matière qui est opaque comme le voulaient Plotin et ses disciples byzantins, c’est la genèse de l’œuvre. Le chapelet est un médium, un véhicule; c'est la prière mise à la portée de tous (Baudel.,Fusées, 1867, p.635).Son inspiration ne naît pas du contact avec la terre, des choses drues et vivantes; elle a besoin du medium de l'art des autres, d'un thème qui ait été traité (Arts et litt., 1936, p.48-3). On pense aussi aux efforts d’un Siegfried Kracauer pour établir, par le biais du concept de « caméra-réalité », le certificat d’authenticité du médium, tel qu’on ne puisse confondre son expressivité propre avec aucune autre. 11 Ibid. La théorie moderniste façon Greenberg connaît en le méconnaissant le médium. 3, Viertes Hauptstück – Aus der Seele der Künstler und Schrifsteller, p. 135. En quel sens doit-on l’entendre ? Friedrich A. Kittler : Esthétique et théorie des médias, Individuer Simondon. Berlin-Darmstadt, Der Tempel-Verlag, 1962. , Werke (œuvres) en 4 tomes, Berlin-Darmstadt, Der Tempel-Verlag, 1962, t. 1, p. 1202. Nietzsche écrit : Les formes d’une œuvre, qui permettent à ses idées de s’exprimer, qui sont donc sa façon de parler, ont toujours quelque chose de facultatif, comme toutes les sortes de langage11. Une large utilisation du mot médium est utilisée pour décrire un type d'art spécifique. 20Si nous nous attardons quelque temps sur le paradigme de la picturalité (on le ferait tout aussi bien, par exemple, avec le cinéma16), c’est qu’il est aisé d’y montrer le déplacement d’accent de la storia albertienne à la pâte picturale, comme si l’action s’était considérablement rapetissée pour laisser place à ces micro-événements plastiques que j’évoquais plus haut et qui constituent à la fois le relief, la trame et la finalité de l’œuvre. Brièvement dit : l’originalité est une génialité artificielle. Il évoque le souvenir d’une île grande et riche où l’on trouvait « de nombreux palais »,ce poème évoque le désir de voir revenir le passé de cette île. Que signifie précisément cette délégation ? 15 André Malraux, Le Musée imaginaire, Paris, Gallimard, 1965, p. 38. cit., p. 1180. À l’ère de la network society, une pratique artistique peut-elle se limiter à un seul médium ? Essentiellement, chaque catégorie d'œuvres d'art est son propre support. On ne l’apprécie qu’en le rapportant immédiatement à la nature. Pareille incorporation suppose réunis plusieurs des conditionnements ci-dessus cités. Par exemple, "La boîte de Pétri contenait un moyen utilisé pour développer des cellules cancéreuses. La qualité de la matière c’est de n’en avoir pas, autrement dit de n’être qu’en puissance et de ne se charger de caractères attrayants qu’une fois revigorée et qualifiée par la forme. 1, Paris, Gallimard, 1957, Valéry Paul, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, dans Œuvres, vol. cit., p. 1259. Alain, Vingt Leçons sur les beaux-arts, 15e Leçon, dans Les arts et les dieux, Paris, Gallimard, 1961, Benjamin Walter, Der Autor als Produzent (L’auteur comme producteur), Gesammelte Schriften, Suhrkamp, Frankfurt am Main, 1977, Band II.2, p. 696, Benjamin Walter, Écrits français, introduction et notices de Jean-Maurice Monnoyer, Gallimard, coll. Nous tenterons de montrer, deuxièmement, que la conscience grandissante, chez les Modernes, de la conditionnalité générative de l’œuvre (chez un Paul Valéry, par exemple, chez Nietzsche avant lui) aboutit à une compréhension nouvelle de l’intentionnalité. La rédemption de la réalité matérielle, op. Celle-ci doit parler sa langue, en assumer l’envers (l’opacité) et l’endroit (la transparence).Qu’en est-il à l’ère des appareils, des écrans, de l’intermédialité ? 25Quoi qu’il en soit, ce qu’apporte le sentiment moderne du médium, c’est une réforme de l’intentionnalité artistique : l’intention n’existe pas dans la tête, hors langage et a priori, cherchant dans un deuxième temps le rendu qui lui conviendra le mieux : ceci est littéralement une « vue de l’esprit ». La rédemption de la réalité matérielle, Paris, Flammarion, 2010. . L’expérience du médium, du coup, se confond avec l’expérience esthétique comme telle. C'est assez intéressant et peut aussi être assez choquant. On réservera donc, du moins dans le cadre des présentes remarques, la question de savoir s’il existe une relation intérieure et comment elle fonctionne entre les domaines de la création et de la réception esthétiques et le système des médias de masse, tel, par exemple, qu’il a été analysé par Niklas Luhmann2. 14Nous sommes au cœur de la question du médium. « Folio/Essais », 1991, Burgin Victor, The End of Art Theory (Criticism and Postmodernity), Macmillan, 1986, Diderot Denis, Essai sur la peinture, dans Œuvres complètes en 15 vol., CFL, Société encyclopédique française, Paris, 1970, t. 6, Flusser Vilém, Pour une philosophie de la photographie, Circé, Belval, 1996. De nos jours, la notion de spécificité du médium s’est donc réincarnée en « culture ironique du méta », écrit à juste titre Emma Bee Bernstein, au sens où nombre de créateurs d’oeuvres s’amusent de façon métadiscursive des conventions expressives et des contraintes matérielles de leurs médiums respectifs (voir par exemple le personnage de Deadpool, dans l’univers Marvel, qui fait allusion aux bulles lorsqu’il … 1, Paris, Gallimard, 1957, p. 1346. Voir également mon article « Trois paradigmes de la réception de l’art », Recherches en Esthétique, no 21 (La Réception de l’art), 2015. 18 Paul Valéry, Introduction à la méthode de Léonard de Vinci, op. 5 Nelson Goodman, Langages de l’art. Et qui est-ce qui sait remonter jusque-là ? Médium - Comédienne - Artiste Si vous souhaitez faire un don : https://urlz.fr/c4i4 Il faut donc penser l’intention, non comme l’étincelle immédiate qui, d’abord, dégage d’un coup l’idée, mais à l’inverse comme l’ouvrage ultime de médiations conditionnées. Une large utilisation du mot médium est utilisée pour décrire un type d'art spécifique. 7 Paul Valéry, « Première Leçon du Cours de Poétique » (au Collège de France), Variété, Œuvres, vol. Voilà précisément le médium. Il apparaît ainsi qu’un médium traditionnel, artisanal, possède déjà une caractéristique des appareils techniques : l’aptitude à déléguer. 15Ce qui fait œuvre, dès lors, ce n’est plus la marque déposée et la trace sublime du « spirituel », c’est au contraire le précipité (dans l’acception chimique du mot) d’indices et de micro-événements à l’intérieur d’un processus souverainement assumé par l’artiste, quoique celui-ci ne le gouverne pas stricto sensu. Voir Walter Benjamin, Écrits français, Gallimard, coll. « encre marine »), 2013. En échappant aussi peu à peu à l’emprise de l’Art poétique, à l’ut pictura poesis, à l’axiome traditionnel de « l’imitation de la nature » et à la hiérarchie des genres – quatre côtés qui enferment la doctrine classique de l’art –, non seulement chaque discipline artistique, mais aussi chaque geste créateur personnel assume de parler son langage propre. », SW in 12 Bänden, A. Kröner, Stuttgart, 1964, B. Il n’y a pas de bon tableau, par exemple, sans une idée plastique forte ; cependant cette puissance illuminative initiale ne peut pas se dire directement, mais seulement dans l’obliquité d’une représentation sensible (Darstellung). Texte français, op. Est-il possible de marier les froides contraintes du programme aux sources archaïques (le corps, l’émotion, la pulsion, la sensorialité) où les hommes ont jusqu’ici cru trouver l’origine et la fin de l’art – et si oui comment ? Ai-je besoin d’ajouter que c’est Walter Benjamin qui est dans le vrai, en étayant de surcroît son analyse du médium par une problématique générale de la reproductibilité technique et de l’environnement social-mental qui l’accompagne – le tout sur fond d’une incertitude politique majeure ? Car cette matière se faisant image (ou, cela revient au même, cette image devenant matière) est égale au milieu d’immanence où la forme n’est rien que sa transformation. S: tissu. Même si le matériau réserve des surprises et se montre moins docile que prévu, on sait, avec du métier (du « doigté »), « comment le prendre » pour qu’il rentre dans le rang et se soumette à la forme voulue. Il en résulte que le médium est à la fois exalté et dissimulé par l’axiome mystique de la génialité.

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